Entre juillet et septembre 1960, Charles de Gaulle s’entretient avec l’ensemble de nos partenaires européens de
la question de l’organisation politique de l’Europe. Cette initiative est à
l’origine en février 1961 de la création par les Six d’une commission d’études,
présidée par le gaulliste Christian Fouchet (« commission Fouchet »),
dont le rôle sera de présenter des propositions destinées à donner « un caractère statutaire à l’union de leurs
peuples » (conférence de Bonn, 18 juillet 1961). En fait, seule la
France présentera publiquement un projet structuré d’union politique. Ce projet
de Traité établissant une Union d'États,
dit
plan Fouchet, stipule dans son article 1er :
« Il est institué
par le présent traité une Union d'État, ci-après désignée par le terme
« l’Union ». L’Union est fondée sur le respect de la personnalité des
peuples et de États membres : égalité des droits et des obligations. Elle
est indissoluble. »
Il existe cependant trois versions
de ce projet ou plan Fouchet. Une première version du plan Fouchet est en effet
rendue publique le 3 novembre 1961. Une deuxième version est ensuite
officieusement transmise à nos partenaires européens le 13 janvier 1962.
C’est toutefois une troisième version du plan Fouchet qui est rendue publique
par la France le 18 janvier 1962. Or cette dernière version du plan
Fouchet est en retrait par rapport aux deux versions précédentes, à la suite de
modifications opérées par Charles de Gaulle le 17 janvier 1962.
Les institutions prévues par le
plan Fouchet sont les suivantes : un Conseil des chefs d’État et de
gouvernement et trois comités des ministres : Comité des ministres des
Affaires étrangères, Comité des ministres de la Défense et Comité des ministres
de l’Éducation nationale[1] ;
une Assemblée parlementaire européenne consultative, institution commune avec
la Communauté européenne ; une Commission politique, composée de hauts
fonctionnaires appartenant à l’administration des Affaires étrangères des États
membres, avec une présidence tournante parallèle à celle du Conseil des chefs
d’État et de gouvernement. Il ne s’agit donc pas, contrairement à la Commission
européenne, d’un secrétariat général permanent à caractère supranational. Une
révision générale du traité est enfin prévue au bout de trois ans (article 16),
avec notamment pour objectif l’établissement de politiques étrangère et de
défense unifiées (et non plus seulement communes)[2]
et une réorganisation des institutions (article 17).
Le plan Fouchet est cependant rejeté,
la rupture définitive entre la France et ses partenaires européens s’effectuant
le 17 avril 1962 autour de trois points.
Le
premier point est la référence à l’O.T.A.N., rejetée par la France. L’article 2
de la première version du plan Fouchet est ainsi rédigée :
« (…) parvenir,
dans les questions qui présentent un intérêt commun pour les États membres, à
l’adoption d’une politique étrangère commune ; assurer par une étroite
coopération des États membres dans les domaines de la science et de la culture,
l’épanouissement de leur patrimoine commun, la sauvegarde des valeurs qui
donnent son prix à la civilisation, contribuer ainsi dans les États membres à
la défense des Droits de l’Homme, des libertés fondamentales et des
démocraties ; renforcer en
coopération avec les autres nations libres la sécurité des États membres
contre toute agression grâce à l’adoption d’une politique commune de défense. »
Or dans la deuxième version du plan Fouchet il est
explicitement fait référence à l’O.T.A.N. : « … en coopération avec les autres nations libres qui contribueraient au renforcement de l’Alliance atlantique… ».
Une référence à l’O.T.A.N. que Charles de Gaulle supprime dans la troisième
version du Plan Fouchet.
Le deuxième point de rupture entre
la France et ses partenaires européens concerne la réorganisation des
institutions. La première version du plan Fouchet prévoit en effet que la
révision du traité de l’Union doit avoir pour objectif une centralisation des
institutions de l’ensemble des communautés européennes existantes au sein de
l’Union. Or la deuxième version du plan Fouchet ne parle plus de centralisation
au sein de l’Union mais de coopération entres les institutions des communautés
européennes et de l’Union. Dans la troisième version du plan Fouchet Charles de
Gaulle opère en outre deux autres modifications. D’une part il ajoute aux buts
de l’Union (politique étrangère, politique de défense, politique culturelle et
scientifique) la politique économique, ce qui touche donc aux domaines d’action
des communautés européennes préexistantes. D’autre part il supprime dans
l’article 17, consacré à la réorganisation des institutions de l’Union, la
phrase suivante : « dans le
respect des structures prévues aux traités de Paris et de Rome instituant les
communautés européennes ».
Charles
de Gaulle espère en effet profiter de cette révision institutionnelle pour
d’une part soumettre les communautaires européennes thématiques à l’Union
européenne politique, et d’autre part réorienter une intégration européenne
supranationale vers une construction européenne à caractère
intergouvernemental :
« … les organismes
supranationaux qui ont été constitués entre les Six et tendent inévitablement
et abusivement à devenir des super-États irresponsables, seront réformés, subordonnés aux gouvernements et
employés aux tâches normales de conseil et aux tâches techniques. »[3]
« Si nous parvenons
à faire naître l’Europe de la coopération des États, les Communautés sont ipso
facto mises à leur place. C’est
seulement si nous ne parvenions pas à faire naître l’Europe politique que nous
en viendrons à nous en prendre directement aux premiers fruits de
l’intégration. »[4]
« … le Conseil des
ministres a confirmé la volonté de la France de promouvoir entre elle-même,
l’Allemagne, l’Italie, la Hollande, la Belgique et le Luxembourg,
l’organisation des coopérations d’ensembles absorbant notamment les domaines particuliers où leur solidarité
commence à s’instituer et visant une union effective des Six États dans l’ordre
de la politique, l’économie, la
culture et la défense. »[5]
Or les partenaires européens de la
France exigent que soit respectée l’intangibilité des structures communautaires
existantes[6].
Les partisans d’une Europe supranationale (notamment les gouvernements de la
Belgique et des Pays-Bas) ne peuvent en outre pas accepter une telle remise en
cause du caractère supranational de l’intégration européenne[7].
Enfin, le troisième point de
rupture entre la France et ses partenaires européen concerne la candidature de
la Grande-Bretagne. La Belgique et les Pays-Bas posent en effet comme préalable
à toute union politique de l’Europe l’adhésion de la Grande-Bretagne à la
Communauté économique européenne (C.E.E.). C’est le célèbre dilemme de
Paul-Henri Spaak : « Si vous ne
voulez pas l’intégration, alors il faut la Grande-Bretagne et si vous ne voulez
pas de la Grande-Bretagne, alors il faut l’intégration. Il nous faut l’un ou
l’autre. Nous ne pouvons pas nous trouver sans l’intégration, ni sans la
Grande-Bretagne » [8].
La signature du traité de l’Élysée, le 22 janvier
1963, est inséparable de cet échec du plan Fouchet. Ratifié en juin 1963 par
l’Assemblée nationale et le Sénat, le traité de l’Élysée possède en effet deux
significations.
La traité franco-allemand de l’Élysée constitue
tout d’abord un substitut au projet d’Europe politique. Le traité de l’Élysée
est en effet basé sur la réalisation de projets communs (dans les domaines de
l’armement, de la culture et des relations diplomatiques) et surtout sur une
concertation systématique dans les domaines des affaires étrangères, de la
défense et des questions culturelles, ce qui correspond aux domaines d’actions
communes prévues par le plan Fouchet.
Il
s’agit donc pour Charles de Gaulle d’une première étape à deux, en attendant
l’adhésion ultérieure des autres partenaires européens :
« Les autres aussi
se rejoindront à la longue à nous, mais je le demande encore une fois, Monsieur
le Chancelier, car c’est une question très importante pour la France :
êtes-vous prêt si cela est nécessaire à accepter une collaboration à
deux ? »[9]
Le
traité de l’Élysée n’est cependant pas seulement un embryon, à deux, d’union
politique. La question allemande est inséparable de la volonté européenne de
Charles de Gaulle : construire l’Europe c’est tout autant pacifier
l’Allemagne « prussienne » que l’ancrer en Europe occidentale et la
détourner de l’Europe de l’Est. Il s’agit en outre et surtout pour Charles de
Gaulle, « touché jusqu’au tréfonds
de son âme » par l’accueil du peuple allemand en septembre 1962[10],
de la manifestation d’un dessein privilégié et fondamental entre l’Allemagne et
la France, entre le peuple allemand et le peuple français :
« L’Europe se fera
ou ne se fera pas, selon que la France et l’Allemagne se réconcilieront ou non.
C’est peut-être fait au niveau des dirigeants ; ce n’est pas fait en
profondeur. Les Français continuent à détester les « Boches ». Il n’y aura pas d’entente européenne, si
l’entente de ces deux peuples n’en est pas clef de voûte. »
« Pour moi, le but
d’une guerre ne peut être que l’établissement d’un ordre de paix durable parce
que ce qui est proposé aurait exactement l’effet contraire, et on devrait déjà
le savoir. Si l’on veut vraiment établir en Europe le repos et le bien-être,
cela n’est possible que par une révision du « traité de
Verdun » et la réunification
des Francs de l’Ouest et de l’Est. »[11]
« Mais la raison
exige que, pour cela, il y ait un jour un moyen d’établir entre le peuple
allemand et le peuple français une entente directe et pratique, répondant au
fait qu’ils sont, à tant d’égards ! complémentaires l’un de l’autre et
surmontant les vicissitudes de l’Histoire. Au fond, c’est le cœur du problème. Il y aura ou il n’y aura pas d’Europe, suivant
qu’un accord sans intermédiaire sera, ou non, possible entre Germains et
Gaulois. »[12]
« Mais, ceci dit et, même, ceci fait, il
reste l’immense problème des relations entre le peuple allemand et le peuple
français. Quant à moi, je suis profondément convaincu que de ces relations-là dépend tout le sort de l’Europe et, dans une
large mesure, celui du Monde.
Après tout,
pourquoi, en effet, le Rhin ne serait-il pas un jour une rue où les Européens
se rencontreraient et non plus un fossé sur les bords duquel ils se battent
toujours ?
(...) Je ne vois pas de
raison, en effet, pour que, si le peuple allemand et le peuple français
surmontent leurs griefs réciproques et les intrigues extérieures, ils ne finissent
pas par se conjuguer. Si l’on ne se contraignait pas à voir les choses
froidement, on serait impressionné par la perspective de ce que pourrait donner
ensemble la valeur allemande et la valeur française, celle-ci prolongée par
l’Afrique. Il y aurait là, sans aucun doute, un projet de développement commun
qui pourrait transformer l ‘Europe libre et même rendre l’espérance à
celle qui ne l’est plus. En somme, ce serait reprendre sur des bases modernes,
économiques, sociales, stratégiques, culturelles, l’entreprise de Charlemagne. »[13]
« Mais, en outre, l’unité de l’Europe exige que le peuple
allemand et le peuple français aient conclu entre eux un accord pratique
d’action commune. Leurs querelles et leurs batailles ont, depuis des
siècles, mené à la dislocation. Divisés encore une fois, ils voueraient notre
continent à la servitude. Conjugués, ils seraient capables de former la base
économique et culturelle d’abord, politique ensuite, sur laquelle les peuples
de notre vieille Europe pourraient enfin bâtir l’unité. »[14]
« L’unité de l’Europe dépend d’un accord
direct entre les peuples allemands et français. Prenons la tête de l’action
commune au lieu de nous égarer en plans chimériques et dilatoires. »[15]
« Votre mémorandum du
20 septembre m’a intéressé. Je vous remercie de me l’avoir aimablement adressé,
d’autant plus que je pense toujours, avec vous-même, que l’Europe ne saurait se construire sans une entente directe entre la
France et l’Allemagne. »[16]
« En résumé, je
suis d’accord avec vous sur la nécessité d’unir la politique de l’Europe, c’est-à-dire la politique fédérale et
celle de la République française, un contact permanent, organique pour
arrêter notre politique commune. Je souhaite que cette politique soit la nôtre et
qu’elle se manifeste d’une manière indépendante à l’égard des Américains, dans
les questions mondiales et européennes. »[17]
« Deux grands peuples, qui se sont
longuement et terriblement opposés et combattus, se portent maintenant l’un
vers l’autre dans un même élan de sympathie et de compréhension. Il ne s’agit
pas seulement d’une réconciliation commandée par les circonstances. Ce qui se
produit, en vérité, c’est une espèce de découverte réciproque des deux voisins,
dont chacun s’aperçoit à quel point l’autre est valable, méritant et attrayant.
De là, part ce désir de rapprochement manifesté partout dans
les deux pays, conforme aux réalités et qui commande la politique parce que,
pour la première fois depuis maintes générations, les Germains et les Gaulois constatent qu’ils sont solidaires. »[18]
« Une autre leçon
qu’enseigne Verdun s’adresse aux deux peuples dont les armées y furent si
chèrement et si courageusement aux prises. (…) Dans
une Europe qui doit se réunir tout entière après d’affreux déchirements, se
réorganiser en foyer capital de la civilisation, redevenir le guide capital
d’un monde tourné vers le progrès, ces deux grands pays voisins, faits pour se
compléter l’un l’autre, voient maintenant s’ouvrir devant eux la carrière de l’action commune, fermée
depuis qu’à Verdun même, il y a 1 123 ans, se divisa l’empire de Charlemagne. »[19]
« L’Europe c’est l’affaire de la France et de
l’Allemagne. Ni l’Allemagne seule ni la France seule ne peuvent faire l’Europe.
Nous sommes le noyau essentiel de cette Europe et sans le noyau il n’y aura pas
d’Europe. »
Pour que le traité de l’Élysée soit ratifié au Bundestag, le chancelier Adenauer doit cependant accepter le 16 mai
1963 un préambule additif, unilatéral, qui l’encadre strictement :
« Convaincu que le
traité du 22 janvier renforcera et rendra effective la réconciliation et
l’amitié, il constate que les droits et les obligations découlant pour la
République fédérale de traités multilatéraux ne sont pas modifiés par ce
traité, il manifeste la volonté de diriger l’application de ce traité dans les
principaux buts que la République fédérale poursuit depuis des années en union
avec les autres alliés, et qui déterminent sa politique, à savoir, maintien et
renforcement de l’alliance des peuples libres et, en particulier, étroite
association entre l’Europe et les États-Unis d’Amérique ; défense commune
dans le cadre de l’Alliance atlantique ; unification de l’Europe selon la
voie tracée par la création de la Communauté en y admettant la Grande-Bretagne,
renforcement des communautés existantes et abaissement des barrières
douanières. »
L’appréciation du traité de
l’Élysée est double. Il s’agit en effet d’une part d’une réussite quant à la
volonté de Charles de Gaulle de manifester l’existence d’un dessein privilégié
et fondamental entre l’Allemagne et la France. Pour Charles de Gaulle la
réconciliation franco-allemande est en outre « sans contexte l’un des événements les plus importants et éclatants de
tous ceux que l’Europe et le monde ont vécus au long des siècles »[20].
Il convient également de souligner le tournant qui s’opère alors dans la
politique extérieure française avec, au-delà de la seule réconciliation entre
la France et l’Allemagne, la naissance du « couple franco-allemand »[21].
Mais
il s’agit d’autre part d’un échec quant au substitut du projet d’Europe
politique. Le préambule additif allemand au traité contredit en effet la
conception gaulliste de l’Europe politique, en particulier la volonté de
Charles de Gaulle de favoriser l’émergence d’une troisième voie européenne
entre les soviétiques et les nord-américains. Conrad Adenauer est en outre
remplacé en octobre 1963 par Ludwig Erhard, qui s’aligne fortement sur la
politique américaine[22].
Charles de Gaulle ne dissimulera ainsi pas sa déception à cet égard :
« Cependant, il faut bien constater que,
si le traité franco-allemand a permis dans quelques domaines des résultats de
détail [23],
s’il a amené les deux gouvernements et leurs administrations à pratiquer des
contacts, dont, de notre côté, et à tout prendre, nous jugeons qu’ils peuvent
être utiles et sont, en tout cas, fort agréables, il n’en est pas sorti,
jusqu’à présent, une ligne de conduite commune.
Assurément, il n’y a pas et il ne peut y avoir d’opposition
proprement dite entre Bonn et Paris. Mais qu’il s’agisse de la solidarité
effective de la France et de l’Allemagne quant à leur défense ; ou bien de
l’organisation nouvelle à donner à l’alliance atlantique, ou bien de l’attitude
à prendre et de l’action à exercer vis-à-vis de l’Est, avant tout des satellites
de Moscou ; ou bien corrélativement, de la question des frontières et des
nationalités en Europe centrale et orientale ; ou bien de la
reconnaissance de la Chine et de l’œuvre diplomatique et économique qui peut
s’offrir à l’Europe par rapport à ce grand peuple ; ou bien de la paix en
Asie et, notamment, en Indochine et en Indonésie ; ou bien de l’aide à
apporter aux pays en voie de développement en Afrique [24], en
Asie, en Amérique latine ; ou bien de la mise sur pied du Marché commun
agricole et par conséquent, de l’avenir de la Communauté des Six, on ne saurait
dire que l’Allemagne et la France se soient encore accordés pour faire ensemble
une politique et on ne saurait contester que cela tient au fait que Bonn n’a
pas cru, jusqu’à présent, que cette politique devrait être européenne et indépendante. Si cet état de chose devait durer, il
risquerait à la longue d’en résulter, dans le peuple français du doute, dans le
peuple allemand de l’inquiétude, et chez leurs quatre partenaires du Traité de
Rome, une propension renforcée à en rester là où on en est, en attendant,
peut-être, qu’on se disperse. » [25]
« Ce n’est pas de
notre fait si les liens préférentiels, contractés en dehors de nous et sans
cesse resserrés par Bonn avec Washington, ont privé d’inspiration et de
substance cet accord franco-allemand. Il est bien possible que, de ce fait, nos
voisins d’outre-Rhin aient perdu quelques occasions quant à ce qui aurait pu
être l’action commune des deux nations, parce que, pendant qu’ils appliquaient,
non pas notre traité bilatéral, mais le préambule
unilatéral qui en changeait tout le sens et qu’eux-mêmes y avaient ajouté,
les événements marchaient ailleurs et notamment à l’Est et même peut-être à
Washington, brouillant les données de l’affaire telles qu’elles étaient au
départ. »[26]
[1] la première version du plan Fouchet prévoit uniquement un Conseil se réunissant tous le quatre mois au niveau des chefs d’État ou de gouvernement, et dans la période intermédiaire au niveau des ministres des Affaires étrangères.
[2] la première version du plan Fouchet ne prévoit qu’une politique étrangère unifiée ; dans la deuxième version est ajoutée une politique de défense unifiée, sujet fondamental pour Charles de Gaulle.
[3] entretiens de Rambouillet avec Conrad Adenauer, 30 juillet 1960.
[4] instructions données au Premier ministre Michel Debré. Lettres, Notes et Carnets 1958-1960, page 399. Ceci annonce la crise de la « chaise vide » de 1965-1966.
[5] compte-rendu du Conseil des ministres, 17 janvier 1962.
[6] le 8 avril 1965 sera signé un traité instituant un Conseil et une Commission uniques pour les communautés européennes ; ce traité de « fusion des exécutifs » entre en vigueur le 1er juillet 1967.
[7] le Premier ministre belge, Paul-Henri Spaak, déclare notamment le 10 janvier 1962 que « l’Europe sera supranationale ou ne sera pas ».
[8] il convient de souligner la contradiction entre la volonté simultanée de construire une Europe supranationale et d’élargir la Communauté économique européenne (C.E.E.) à la Grande-Bretagne, qui refuse alors, comme la France, toute intégration supranationale.
[9] propos tenus en juillet 1962 lors de la visite en France du chancelier Adenauer.
[10] la plaisanterie suivante circulait alors en Allemagne fédérale : « On sait maintenant qui va succéder à Adenauer c’est le général de Gaulle, et il s’installera à Aix-la-Chapelle ».
[11] le traité de Verdun (août 843) a divisé l’ancien empire de Charlemagne en trois royaumes indépendants : Francie occidentale ou France, Francie médiane ou Lotharingie, Francie orientale ou Germanie. Le contexte de ces propos de Charles de Gaulle, tenus en 1943 devant le frère de l’archiduc de Habsbourg, est à souligner.
[12] discours prononcé à Bordeaux, 25 septembre 1949.
[13] conférence de presse tenue au Palais d’Orsay, 16 mars 1950.
[14] discours prononcé à la pelouse de Bagatelle, 1er mai 1950.
[15] discours prononcé à Lille, 11 décembre 1950. Charles de Gaulle fait référence au projet Pleven d’« armée européenne ».
[16] lette écrite en 1955 par Charles de Gaulle à Richard Coudenhove-Kalergi, fondateur en 1923 du premier mouvement européen, l’Union pan-européenne.
En 1960 est créé le Comité français pour l’Union pan-européenne (C.F.U.P.), dirigé par les gaullistes (président : Louis Terrenoire ; secrétaire général : Alain Peyreffite ; trésorier : Georges Pompidou). Le C.F.U.P. (9, rue Huysmans 75006 Paris ; http://www.paneuroa.org) est actuellement présidé par Yvon Bourges (ancien ministre R.P.R.), avec pour président d’honneur Jacques Chirac.
[17] Charles de Gaulle au chancelier Adenauer, Colombey-les-Deux-Églises, 14-15 septembre 1958.
[18] conférence de presse tenue au Palais de l’Élysée, 14 janvier 1963.
[19] allocution prononcée à Douaumont pour le cinquantième anniversaire de la bataille de Verdun, 29 mai 1966.
[20] réponse au toast prononcé par le président Heinrich Lübke, 4 septembre 1962, château de Brühl (Allemagne fédérale).
[21] les couples Charles de Gaulle et Conrad Adenauer, Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt, François Mitterrand et Helmut Kohl ont successivement marqué la construction européenne.
[22] Conrad Adenauer était moins atlantiste que son successeur. Il est intéressant de noter que Jean Monnet, qui avait pourtant soutenu le plan Fouchet, s’oppose par atlantisme au traité de l’Élysée.
[23] le traité franco-allemand est ainsi à l’origine de la création de l’Office franco-allemand pour la jeunesse.
[24] le 20 juillet 1963 a été signée la convention de Yaoundé entre la Communauté européenne et 18 États africains (dont Madagascar), qui constitue le plus large accord de coopération jamais conclu entre l’Europe et l’Afrique.
[25] conférence de presse tenue au Palais de l’Élysée, 23 juillet 1964.
[26] conférence de presse tenue au Palais de l’Élysée, 28 octobre 1966.
politique gaullisme France Républicaine